Ce matin, je me suis envolée pour Berlin. Arrivée dans cette grande, immense ville, je me suis sentie un peu perdue, un peu seule au milieu de tout ce monde. J'ai décidé de chercher mon cocon à pied, parce qu'il faisait un temps magnifique. Le ciel était bleu, le soleil brillait. Je me suis mise en marche, avec ma valise au bout de la main. J'ai tourné longtemps dans toutes ces petites ruelles. Puis je l'ai trouvé. Il était tout en haut d'un ancien immeuble, un peu comme à Paris, ceux d'Hausmann. J'ai tourné la clé dans la serrure, retenu mon souffle et suis entrée. Il était grand, il était beau. J'avais tout l'étage pour moi, tout l'étage pour mon cocon. Le salon était rempli de coussins de couleurs différentes, de bougies qui embaumaient l'air et l'esprit. Il y avait une immense baie vitrée qui donnait sur le parc. Tout le balcon était envahi de fleurs, une clématite s'enroulait tout autour de la barre, de grands pots accueillaient de jolis coquelicots d'un rouge profond. J'ai exploré partout, partout. Et j'ai découvert la chambre, ma chambre. Grande juste ce qu'il faut. Avec un lit pour géants en plein milieu, une grosse couette molletonnée. Je l'ai tout de suite essayé. Je me suis mise debout et j'ai sauté, sauté, sauté jusqu'aux étoiles en riant. Et je riais, je riais ! J'étais redevenue moi. Je me suis calmée, me suis laissée tomber. Et le plafond, le plafond n'existait pas. A la place, j'avais le ciel. Et des nuages de coton, des nuages où l'on voudrait aller dormir tellement ils ont l'air doux.
Il ne manquait qu'une seule chose, qu'une seule personne pour que ce soit parfait. Alors j'ai composé un numéro, j'ai envoyé un billet.
Et Amour est arrivé, éberlué devant la magnificence de notre cocon. Il m'a pris dans ses bras, m'a serré fort, m'a embrassé. Et je lui expliquais chaque chose, chaque objet, et je souriais d'être enfin avec lui, ici. Notre cocon respirait l'amour, le rire, le bonheur. Ce matin, je me suis envolée pour Berlin. Et ce midi, j'en étais redescendue.
Que ça doit être bien.
J'aimerais bien faire ce genre de choses, aussi. Mais bon l'allemand et moi...